Gonja (Ghana)


En résumé
Langue: gonja (code ISO: gjn)
Locuteurs: environ 288’000 au Ghana
Edition: Bible complète, livrée en novembre 2015

Missions partenaires: GILLBT, SIL et Wycliffe
Référence: données Ethnologue | carte Langscape


Qui sont les Gonjas?

EBƆRƐ BE KAWƆL signifie «Parole de Dieu» dans la langue gonja. C’est le texte qui a été imprimé sur la couverture des 2’050 Bibles qui viennent d’être éditées dans la langue du cœur du peuple gonja. Qu’est-ce que cela représente pour eux d’avoir une copie imprimée de EBƆRƐ BE KAWƆL?

L’ethnie gonja compte environ 288’000 personnes qui vivent au centre-nord du Ghana, dans la savane herbeuse irriguée par plusieurs bras du fleuve Volta.

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Même si l’anglais est la langue officielle du Ghana, les langues ethniques comme le gonja sont très largement utilisées. On en compte plus d’une cinquantaine dont 12 sont enseignées à l’université. La plupart des Gonjas comprennent beaucoup mieux leur langue maternelle que l’anglais. Les Gonjas ont un système de gouvernement assez unique au Ghana qui allie harmonieusement la tradition tribale avec la démocratie de l’Etat. Comme dans les autres tribus, leur région est divisée en districts qui sont dirigés par des lignées patriarcales de chefs, lesquels sont sous le contrôle d’un roi appelé le «YAGBOŊWURA». Les chefs règlent selon la loi et les traditions les affaires locales de propriété, de justice, de développement… alors que le gouvernement ghanéen s’occupe des questions nationales (éducation, infrastructures, justice).

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Les Gonjas sont un peuple très religieux avec une histoire culturelle riche dont ils sont très fiers. Beaucoup (58%) suivent la religion musulmane introduite dès le 14ème siècle et surtout au 19ème siècle. D’autres (38%) pratiquent la religion animiste traditionnelle. Ils adorent Edore, leur être suprême mais ne s’adressent à lui qu’à travers les ancêtres et divers esprits de la nature. Le capitalisme, l’éducation occidentale et la foi chrétienne ont eu un fort impact dans les régions urbaines de la côte atlantique au sud du pays. Dans le nord plus rural où se trouvent les Gonjas, même si l’islam et l’animisme restent très dominants, on voit de plus en plus de personnes se tourner vers Christ. De manière générale, la cohabitation entre ces différentes croyances est assez paisible mais les chrétiens craignent l’infiltration de milices de Boko Haram qui ne sont pas loin.

Depuis 1996, l’école primaire est obligatoire et gratuite. Pourtant, beaucoup d’enfants arrêtent très tôt d’y aller à cause des dépenses supplémentaires. De plus, les familles les plus pauvres gardent leurs enfants à la maison pour aider à travailler dans les champs. Par conséquent, les Gonjas ont le taux d’alphabétisation le plus bas du Ghana. Beaucoup d’entre eux vivent pauvrement d’une agriculture de subsistance ou comme travailleurs itinérants dans de tout petits villages.

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La Bible pour les Gonjas

Le Nouveau Testament en gonja a été traduit par Jeanette Zwert, une missionnaire de la WEC aidée par plusieurs jeunes chrétiens gonjas. Il a été publié en 1984. Depuis lors, plusieurs milliers de Gonjas se sont tournés vers Christ en lisant cette Bonne Nouvelle et grâce au travail d’alphabétisation d’Abdul Rahim Adam, un chef gonja, converti de l’islam. Depuis 1983, une ONG a mis en place des programmes d’alphabétisation fonctionnelle et de développement parmi les Gonjas. Ces programmes ont nettement amélioré le statut de nombreuses femmes et ont permis d’améliorer leur situation économique. D’autre part, les parents qui ont appris à lire sont plus motivés pour éduquer leurs enfants et sont mieux équipés pour traiter les questions de santé, de travail ou d’agriculture. Depuis la dédicace en 1984, les chrétiens attendaient patiemment d’avoir un jour la Bible complète dans leur langue. Ils savaient que les écrits de l’AT constitueraient une passerelle avec leurs compatriotes musulmans puisque plusieurs passages correspondent à des récits du Coran.

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La traduction de l’Ancien Testament

En 2002, plusieurs dénominations d’églises ont entrepris de mettre sur pied un comité de traduction, soutenu par Wycliffe en Hongrie. Ainsi, un bureau a été ouvert à Buipe avec deux traducteurs à plein temps et deux traducteurs à temps partiel, tous formés par GILLBT (Institut Ghanéen de Linguistique, Alphabétisation et Traduction Biblique). Les traducteurs Abdul Rahim Adam et le pasteur Joseph Issah sont d’anciens musulmans qui sont venus à Christ en lisant le Nouveau Testament. Les deux autres traducteurs sont le pasteur Francis Mahama et John Kipo Mahama, qui est un des tout premiers chrétiens. Ces 4 hommes ont travaillé fidèlement pendant 11 années pour terminer la traduction en 2013. Ensuite, il a fallu encore presque une année pour les relectures et les vérifications techniques. Pendant tout ce temps, les traducteurs ont travaillé avec l’aide de Ian Gray, conseiller en traduction de Wycliffe et son épouse Claire.

C’est au travers de ce couple de missionnaires irlandais que MiDi Bible a été contacté au début de 2013 pour aider à publier la Bible en gonja. Grâce au généreux soutien de nos donateurs, nous avons pu financer la moitié des frais d’édition qui s’élèvent à environ 26’000 CHF. Après que nous ayons contrôlé la mise en page de l’AT et du NT révisés qui a été réalisée par GILLBT au Ghana, les Bibles ont été imprimées fin août et livrées en novembre 2015. La fête de la dédicace vient d’avoir lieu le 6 février 2016.

Maintenant, comme pour toutes les langues du monde, il appartient à Dieu de faire fructifier EBƆRƐ BE KAWƆL parmi les Gonjas. Nous pouvons lui faire confiance selon sa promesse d’Esaïe 55.11: «Il en va de même pour ma Parole, celle qui sort de ma bouche: elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire et rempli la mission que je lui ai confiée.»

Texte mis à jour en février 2016